Habituellement, quand je titre un message avec le prénom d'un enfant, c'est pour parler de la joie que j'ai eue à lui faire un petit cadeau de bienvenue.
Pour Léonie, pour ses parents, j'aurais aimé avoir cette chance ...
Mon amie Marlène m'a écrit pour me demander si je voulais bien parler de sa toute petite chérie, puisque c'est aujourd'hui la journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, et comme je ne saurai pas en parler aussi bien qu'elle, voici ses mots :
"Chers tous,
Il y a 14 mois, Nicolas et moi-même devenions parents de notre petite Léonie née sans vie suite au choix difficile de l'interruption médicale de grossesse.
Cette épreuve que nous traversons, dont la douleur est indicible, s’appelle le deuil périnatal.
Le deuil périnatal est le deuil que l'on traverse lors de la perte d'un bébé, pendant la grossesse et dans les 10 jours qui suivent la naissance.
Aujourd'hui, 15 octobre 2012, c'est ja journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal.
C’est ce que vivent les parents qui ont dû entendre ces mots terribles : « votre bébé ne va pas bien du tout », ou encore « le cœur s’est arrêté », ou enfin « votre bébé est mort ». Ces phrases qui raisonnent en nous au quotidien, alors que la mort d’un bébé est un sujet complètement tabou.
En plus de la souffrance de la perte de ce bébé tant attendu, de ce bébé pour lequel on a dû choisir un cercueil à la place d’un berceau, viennent s’ajouter l’ignorance (de l’entourage, voir même des équipes médicales), l’incompréhension (des Autres, ceux qui n’ont pas vécu cela), l’isolement (sommes-nous contagieux ?), mais aussi des batailles auxquelles on ne s’attendait pas :
Saviez-vous que nos enfants n’ont pas d’existence juridique, même si ils ont vécu 9 mois en nous ? Et que par cela, ils n’ont pas de noms de famille, leur ôtant ainsi, non seulement leur filiation, mais aussi leur humanité ?
Saviez-vous qu’avant 22 semaines ou moins de 500g, nous n’avons pas le droit d’organiser des obsèques pour notre bébé, et qu’il sera incinéré avec ce que l’on appelle des « débris organiques »(appendices et autres…) ?
Saviez-vous que la sécurité sociale peine à reconnaitre notre accouchement, puisqu’il n’y a pas de bébé au bout, et que cela se transforme en « hospitalisation en gynécologie », rendant ainsi très compliqué les remboursements divers, notamment auprès des mutuelles ?
Saviez vous que nos livret de famille, quand on arrive à obtenir une inscription dessus, sont balafrés parce que nos bébés ne peuvent être décédés, puisqu’ils ne sont pas nés ?
Ce diaporama a été réalisé par Gaëlle Ballanger, avec la collaboration d'Ophélie Cadart et de tous ces parents touchés par le deuil périnatal, ces parents dont nous faisons désormais partie.
Aujourd'hui, journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, merci de parler de nous et de partager ce diaporama,
Soutenez les parents qui ont dû entendre les mots les plus terribles qui soient,
Rendez hommage à tous les bébés partis trop tôt,
Portez nos couleurs : affichez le ruban du deuil périnatal.
Merci d'avance.
Marlène et Nicolas"
Chère toute petite Léonie, aujourd'hui je porte tes couleurs, mais tous les jours je pense à toi.